Les musées dans l’ère de la data : finalisation du projet collaboratif Data&Musée

Visuel Data&Musée

Avec Data&Musée, la première plate-forme interopérable de mutualisation des données du secteur muséal et culturel voit le jour dans le but de mieux appréhender les flux de visiteurs

Le projet expérimental Data&Musée, qui avait remporté le 23ème appel à projet du Fonds Unique Interministériel (FUI) en 2017, entame sa phase de finalisation. En véritable chef d’orchestre du projet, Orpheo a d’abord mis à profit ses ressources pour récolter les données des institutions culturelles participantes, avant de coordonner les résultats de l’analyse et développer des outils de prédiction grâce à l’ensemble des partenaires du projet. Data&Musée est un bel exemple de processus collaboratif, qui va donner aux institutions culturelles des outils concrets pour mieux comprendre leurs publics, élaborer des stratégies adéquates pour les attirer et, in fine, soutenir le développement de leur activité.

  • Des outils pour aider les musées à améliorer l’expérience de leurs visiteurs

Lancé en septembre 2017, Data&Musée est un projet participatif coordonné par Orpheo avec l’appui d’une dizaine de partenaires, à la fois issus du monde des TIC et des établissements culturels. Ce projet a vu le jour avec l’ambition de mettre le Big Data au service des musées et autres institutions culturelles. Les parties prenantes créent ainsi la première plate-forme agrégeant et analysant les données croisées de multiples lieux touristiques et culturels. En particulier, Data&Musée s’attèle à la création d’un tableau de bord constitué d’indicateurs statistiques et permettant de comprendre les flux de visiteurs, pour mieux les anticiper et mieux accueillir les publics. Il s’agit par exemple de savoir d’où viennent les visiteurs, de tracer des corrélations entre les profils de visiteurs et les sites culturels qu’ils fréquentent, de cartographier les préférences culturelles des visiteurs par tranche d’âge… Tout l’enjeu de cette expérimentation se situe dans l’utilisation pertinente de l’information captée, c’est-à-dire de faire en sorte que chaque exposition rencontre son public. Les outils stratégiques développés par ce projet transversal vont aider les musées à améliorer l’expérience des visiteurs.

  • La convergence des sources d’information favorise l’innovation du secteur culturel

Au sein des institutions culturelles, les sources de données sont multiples : les demandes d’informations sur le site web ou par téléphone, les inscriptions aux newsletters, les données issues des réseaux sociaux, les chiffres sur la fréquentation, les données issues du système de billetterie, des réservations ou des programmes adhérents, la mise à disposition d’audioguides et/ou applications de visite, les dispositifs connectés lors des visites (contrôle d’accès, bornes Wifi)… Ainsi, le traitement massif des informations ouvre une nouvelle voie pour les institutions culturelles, en leur offrant la possibilité de développer une relation personnalisée entre chaque visiteur et le lieu d’exposition. Par exemple, l’analyse des comportements de visite et des centres d’intérêts permet de mieux mettre en avant les œuvres ou de procéder à des aménagements de programmation. En croisant les paniers d’achat avec les profils-visiteurs, les institutions culturelles peuvent affiner leur recherche de donateurs ou mécènes. En rapprochant les données issues de la billetterie avec celles du merchandising, elles peuvent également se pencher vers de nouvelles offres “packagées”…

En construisant la première vue à 360° de l’activité des institutions culturelles, Data&Musée ouvre ainsi le champ à la collaboration et à l’innovation, permettant de proposer des offres culturelles adaptées aux différents publics cibles.

  • Une collaboration inédite entre acteurs scientifiques, universitaires et culturels

Orpheo a mené l’expérimentation Data&Musée aux côtés d’autres acteurs à la fois universitaires, scientifiques et industriels. Data&Musée est donc une initiative inédite mettant en relation des partenaires variés aux ressources complémentaires. Data&Musée a bénéficié du soutien financier de la Bpifrance et de la Région Île-de-France, qui ont ainsi permis de lancer cette expérimentation labellisée par Cap Digital. Orpheo s’est entouré d’entreprises spécialisées dans l’analyse de données comme Arenametrix, Kernix ou encore GuestViews, mais également de chercheurs à la pointe de l’innovation dans le domaine du Big Data avec des écoles de lInstitut Mines-Télécom (Télécom SudParis et Télécom ParisTech en particulier). Parmi les membres fondateurs, on trouve également le Centre des monuments nationaux, qui réunit près de 100 monuments historiques, et Paris Musées, l’institution regroupant les 14 musées de la Ville de Paris. Ces deux structures se sont positionnées comme terrains d’expérimentation pour le projet en fournissant des données hétérogènes issues de leurs sites. Également partenaires du projet, la société d’ingénierie culturelle Reciproque et la Chaire UNESCO ITEN ont, de leur côté, travaillé sur des profils types de visiteurs et des recommandations de contenus leur correspondant.

  • La science des données au service de l’industrie culturelle

Depuis quelques années, les données numériques ne cessent de se multiplier. Encore faut-il savoir recueillir, trier, stocker et analyser ces trillions d’octets de données générés chaque jour. La science des données est une discipline scientifique récente permettant, à partir d’une grande quantité de données, d’extraire des informations, des analyses ou encore des prévisions. De fait, elle est d’ores et déjà largement exploitée dans de nombreux domaines industriels, comme le secteur des transports pour optimiser les services de livraison par exemple (UPS, Uber Eats…) ou dans le monde du e-commerce, afin d’adapter la “vitrine” publicitaire en fonction des profils des utilisateurs. On retrouve également de nombreuses applications dans le champ de la santé.

À l’instar de ces secteurs, le milieu culturel a tout intérêt à intégrer dans ses pratiques les apports du Big Data, conscient aujourd’hui de l’enjeu de maîtriser ses données. Car si les sites culturels commencent peu à peu à collecter les données relatives à la fréquentation ou encore aux profils des visiteurs, ces démarches restent menées de manière unilatérale, à l’échelle d’un site. Le projet Data&Musée a donc été lancé pour agréger et analyser les données de plusieurs sites simultanément, sur une seule et unique plate-forme d’hébergement, TeraLab.